La reine est le centre de la famille d’abeilles. Sa présence assure l’ardeur au travail et en couvant de nombreux śufs, aussi le pouvoir de la famille. Elle émet des phéromones, la substance royale qui contribue à une certaine harmonisation entre tous les membres de la famille fonctionnant en totalité. Nous portons, les apiculteurs, une attention toute particulière aux reines, puisque nous savons qu’elles assurent la prospérité de l’activité apicole. Le garant de réussite est la reine jeune féconde, possédant des caractéristiques universellement positives. Si la reine ne convient pas, il faut la remplacer. L’apiculteur prend souvent la décision de vendre les jeunes reines chez des éleveurs. On entend souvent des critiques parmi les apiculteurs de ne pas être contents des reines achetées chez les éleveurs. La raison des ces critiques est simple : le pourcentage des reines n’ayant pas été acceptées par les familles, donc ruinées, est trop grand. De plus, il arrive trop souvent que la famille reste couchée sur la reine achetée. Les critiques sont déplaisantes et nuisibles pour les éleveurs, voilà pourquoi on dit qu’il faut discuter de leur bien-fondé. Avant que l’apiculteur ne les prononce, il devrait se demander s’il n’a pas causé son échec en maltraitant lors de l’ajout ou du changement de reines L’ajout ou bien le changement de reines est un travail exigeant et requiert de l’apiculteur beaucoup de savoir-faire pratique et de connaissances de la biologie des abeilles.

Qu’est-ce qu’il faut savoir ?
L’odeur de la reine – Les apiculteurs débattent souvent avec quoi faut-il lubrifier ou parfumer la reine avant de l’ajouter, pour que l’odeur de la reine soit la même que l’odeur de lafamille réceptrice. Les connaisseurs de la vie des abeilles affirment que les abeilles ouvrières ne reconnaissent point les reines selon l’odeur,c’est pourquoi il est inutile d’ajuster leur odeur. Selon leur avis, le comportement de la reine et les conditions au moment de l’ajout et lors de la relâche de la reine de la cage à reine jouent un rôle décisif pour un ajout efficace.
Le comportement de la reine – Les reines juste écloses sont très animées, elles se déplacent vite sur les rayons de miel, comme si elles s’emmêlaient. Elles restent de même encore longtemps après la fécondation. On peut s’en rendre compte si on ouvre la ruchette d’élevage où la reine fait déjà du couvain, pourtant il faut être très attentif pour qu’elle ne s’envole pas. Plus intensivement elle fait du couvain, plus elle devient calme, et elle ne s’apaise absolument que lorsque ses reines descendantes l’encerclent. On peut dire que la reine mûrit après approximativement 4-5 semaines. Comme aucun éleveur ne peut les élever si longtemps dans les boîtes de fécondation, il les enlève déjà après quelques jours de production du couvain, quand elles ne sont pas encore entièrement mûres. L’acheteur doit compter sur cela et agir convenablement.
La fécondité de la reine - Les reines de la carniolienne grise sont fécondes au moins quatre ans, et il arrive aussi que cette période soit beaucoup plus longue. Pourtant, pendant les premières deux années, elles sont à l’apogée de leur puissance. Pour cette raison la majorité des apiculteurs ne supportent pas les reines âgées dans leurs ruches et, si possible, ils les changent tous les deux ans.
Les conditions météorologiques et le pâturage – En ajoutant les reines et lors de leur relâche de la cage à reine, il est très important de considérer le temps qu’il fait. La réussite sera assurée s’il fait beau et calme, et s’il y a au moins un peu de pâturage dans la nature. Si ce n’est pas le cas, il faut ajouter de la solution sucrée à la famille réceptrice de la reine encore un jour auparavant, et ne pas continuer à les nourrir qu’après avoir relâché la reine de la cage à reine. S’il n’y a pas de pâturage parce qu’il fait froid et qu’il vente, on juge plus sage de ne se point y ajouter la reine.
L’état de la famille réceptrice – La famille réceptrice doit être sans aucun doute sans reine, de plus, elle ne doit comprendre aucune cellule royale indésirable. On sait certainement qu’une famille réceptrice est sans reine, si nous lui avons enlevé la reine. On sait que le sujet artificiel qu’on a produit selon l’une des méthodes connues, est sans reine aussi. Mais si, pour une raison quelconque, on n’est pas sûr si la famille est vraiment sans reine, on doit le vérifier. On le fait en enlevant de l’une des familles, le rayon du couvain possédant au moins quelques śufs ou bien de petites larves, on le marque avec une punaise et on le met au milieu de la chambre de fécondation de la famille, chez laquelle on vérifie la présence de la reine. Certes, auparavant on lui a enlevé un rayon approprié. Après quelques jours, on examine le rayon ajouté avec son couvain. Si on en tire des cellules royales, la famille est sans aucun doute sans reine et on peut lui ajouter la nouvelle reine. On arrache les cellules royales, on ne remet pas le rayon, mais on le remet d’habitude là d’où on l’a retiré.
L’âge des abeilles – L’âge est un facteur très important dans la famille réceptrice. C’est que les vieilles abeilles ne sont point gentilles envers la reine et c’est leur faute si la famille n’accepte pas la reine. Pour cela, il est très difficile d’ajouter une reine à une famille ayant été longtemps sans une, dans laquelle les fausses reines ont fait du couvain. La raison pour la désobligeance des vieilles abeilles est en fait très simple. Les glandes pharyngiennes des vieilles abeilles, donc les glandes avec lesquelles elles produisent la nourriture pour que les abeilles ouvrières nourrissent la reine, cessent de fonctionner. L’homme dirait qu’elles ne portent plus d’intérêt à la reine. Par contre, ce sontles jeunes abeilles ouvrières qui s’y intéressent puisqu’elles désirent remettre la nourriture le plus tôt possible. On doit donc s’assurer d’ajouter la nouvelle reine parmi les jeunes abeilles. Il faut savoir aussi que les petites familles acceptent plus volontiers la jeune reine ajoutée que les grandes familles vivant dans des ruches économiques.
La saison – La saison joue aussi un rôle important quant à l’ajout et le changement de la reine. On les ajoute aux sujets artificiels ou aux sujets sans reine assurément en cas de nécessité. Par contre, en cas de changement de reines dans les ruches économiques, on doit décider tout seul du temps approprié pour le faire. Certains apiculteurs défendent énergiquement l’échange de reines tôt au printemps. Lors d’un premier examen, ils évaluent la qualité de la reine. Si elle ne convient pas, ils la changent, quelque soit son âge. Si la famille est faible, ils lui ajoutent l’entière boîte de fécondation avec la reine. L’ajout et le changement des reines

Il faut bien se préparer à cette mode de changement de reines et il faut déjà préparer pendant la saison précédente les petites familles et les boîtes de fécondations où hivernent les jeunes reines. Au printemps, chaque famille les accueille volontiers et comme les reines ajoutées sont déjà mûres, leur acceptation est d’autant plus sûre. Rappelons la grande importance pour l’apiculteur d’avoir un grand nombre de petites familles de réserve. Quand il ajoute la reine dans la ruche économique au printemps, il ne détruit pas les vieilles reines, mail il les met dans une boîte de fécondation. Là, la reine continue à faire du couvain, l’apiculteur enlève les rayons du couvain, et pendant l’été, il remplace la reine avec une jeune reine, qui y hiverne pour être prête de nouveau au printemps. Mais attention : comme nous n’avons pas interrompu la production du couvain dans la famille, soyons bien prudents à la propagation de la varroas !

L’ajout et le changement des reines

On ajoute et on change les reines de manières différentes :
1. Avec les cellules royales – Une cellule royale, dans laquelle la reine ronge déjà, est bien accueillie par chaque famille sans reine. Elle est accueillie même par une famille ayant la reine. La cellule royale est toujours un certain chat en poche. C’est qu’on ne sait pas, quel genre de jeune reine y vit, ni si elle est peut-être endommagée. Ce sont aussi les incertitudes liées à la fécondation, comme la reine peut s’y perdre. Pour cette raison, on utilise les cellules royales en majeure partie pour l’établissement de ruchettes d’élevage où plus tard, on peut effectuer la sélection des reines.
2. Aves les reines non-fécondées – La famille a du mal à les accueillir, d’habitude ce n’est qu’après avoir eu du couvain couvert dans la ruche. Elle accepte plus volontiers une reine qui vient juste d’éclore. D’habitude, les apiculteurs ajoutent des reines non-fécondées alors qu’ils désirent que la famille tranche court son couvain, et ils les utilisent régulièrement pour l’établissement de ruchettes d’élevage. Si on n’est pas assez adroit, mieux vaut laisser le travail des reines non-fécondées aux éleveurs de reines.
3. Aves les reines fécondées – C’est la pratique la plus répandue parmi les apiculteurs. Il faut s’assurer que toutes les conditions d’acceptation soient remplies dans la famille pour qu’on puisse lui ajouter la reine.

Les modes d’ajout des reines
a) L’ajout direct – On ajoute la reine directement parmi les abeilles, d’habitude à l’endroit où l’on a retiré la vieille reine. Ce mode, tout particulièrement au printemps, n’est pas incertain, si on ajoute la reine mûre ayant fait du couvain assez longtemps (étant alors dans le même état que la reine qu’on change), et si le procédé est effectué dans des conditions universellement favorables pour l’ajout. Certains apiculteurs retirent la vieille reine et ajoutent la nouvelle après quelque temps à l’ouverture. Il est connu que, le cas échéant, ils lubrifient la reine avec du miel ou avec une solution sucrée. Les abeilles ouvrière qui nettoient cette reine, enlèvent
aussi pendant le nettoyage quelques petits poils de son corps et par conséquent, la reine a l’air plus vieille, plus « usée » qu’elle ne l’est réellement.
b) L’ajout indirect – C’est la mode d’ajout le plus fréquemment utilisé par les apiculteurs. Dans les cages à reine, destinées à ajouter des reines, il est possible de vérifier si les abeilles sont favorables à la reine et de se décider convenablement pour sa relâche. Les diverses cages à reine, destinées à l’ajout, sont d’usage, et leur principale caractéristique est qu’on remplace le bouchon fermant la sortie, après avoir constaté que les abeilles ne sont pas hostiles à la reine, par de la pâte sucrée ou on colle par dessus avec la
première cellule d’abeille. Les abeilles ouvrières délivrent ainsi la reine sous peu.

Le procédé avec la reine, achetée chez un éleveur


Comme une telle reine n’est pas assez mûre et elle est souvent agitée, l’ajout dans la famille sans reine est toujours un peu risqué. S’il fait beau, on change les reines de sorte qu’on enlève la vieille reine et ajoute immédiatement la jeune reine dans la cage à reine transportable, dans laquelle on l’a achetée. On place la reine de sorte que les abeilles de l’extérieur puissent entrer dans les petites ouvertures ou jusqu’à la grille, à travers laquelle elles entrent en contact avec la reine. On examine ensuite où est posée la pâte sucrée dans la cage à reine, et on ouvre la cage dans le sens contraire à la reine pour permettre l’accès à la pâte aux abeilles. Lorsque les abeilles auront rongées jusqu’à la reine, elle sera délivrée.

Si on ajoute la reine dans une famille sans reine, on pose, si possible, la cage à reine au milieu du couvain. On place la cage de sorte que les abeilles ouvrières ne puissent pas entrer dans les petites ouvertures, à travers laquelle elles entrent en contact avec la reine. On examine le lendemain l’humeur dans la famille. Si les abeilles ouvrières restent longtemps assises sur la cage à reine, si elles éventent avec leurs ailes et si on peut les enlever aisément de la cage, on peut leur permettre l’accès à la pâte et on ferme la ruche. Par contre, si les abeilles sont agitées et qu’on a du mal à les enlever de la cage à reine, on attend encore quelques jours. Si le lendemain la situation ne change pas, mieux vaut enlever la cage à reine et la reine, posir ensuite le rayon de miel avec le couvain non-couvert dans la ruche et s’assurer que la famille est sans reine.

La reine sera sûrement accueillie s’il n’y a pas de vieilles abeilles aux alentours. On peut y parvenir de différentes manières :
• On ajoute la reine à la famille à l’aide d’un cadre grillagé. C’est un cadre, large d’environ 10 x 10 cm, couvert d’un côté d’une grille, et ayant de l’autre côte aux coins de petits clous avec lesquels on le fixe aux rayons de miel. On cherche alors dans la famille un rayon de miel avec un couvain éclosant, on enlève toutes les abeilles du milieu, on laisse voler la reine sur le couvain et on la couvre vite avec un petit cadre. Ainsi la reine sera seule avec les abeilles ouvrières éclosant. Ces dernières nettoieront les cellules, dans lesquelles la reine commencera à déposer les śufs. Après quelques jours, en vérifiant ce mode d’accueil, nous enlevons le cadre. Pourtant, le plus souvent, les abeilles forment toutes seules la place au-dessous et délivrent la reine. Au lieu d’un cadre grillagé, on peut utiliser aussi
des grilles d’ajout en plastique achetées de forme ronde.






• Quand il fait très beau, on produit le sujet artificiel avec quelques rayons de miel du couvain et on lui ajoute encore des abeilles d’un autre rayon de miel du couvain. On met le sujet artificiel un peu à l’écart. Toutes les vieilles abeilles vont l’abandonner, alors il est possible de lui ajouter la reine déjà le soir. On ajoute de la nourriture liquide au sujet artificiel.
• Dans le cas de ruches en blocs, étant composées d’au moins deux blocs, et dans lesquelles les abeilles ne sont produites que par l’ouverture on se débarrasse des vieilles abeilles très simplement. Quand il fait beau, on sépare le bloc supérieur avec quelques rayons de miel du couvain du bloc inférieur à l’aide d’une grille et on ouvre l‘ouverture ronde sur le bloc. Si ce n’est pas le cas, l’ouverture doit être posée sur le cadre grillagé. Les abeilles qui vont s’envoler, y rentreront à travers l’ouverture principale. Jusqu’au soir, toutes les vieilles abeilles s’envoleront et à ce moment-là, on pourra y ajouter la reine sans soucis. Les abeilles du bloc inférieur sentiront sa présence et la confusion ne sera pas grande. On doit ajouter de la nourriture liquide à la petite famille provisoire vivante dans le bloc supérieur. Une fois que la jeune reine aura son couvain couvert, la ruche sera de nouveau mise en ordre.
• De même pour les ruches-AŽ, il est possible de se débarrasser provisoirement des vieilles abeilles. On couvre la grille de la cage à reine, et on dépose quelques rayons de miel du couvain dans la chambre de production de miel et assez d’abeilles. On ouvre l’ouverture de la chambre de production de miel et le soir, quand toutes les vieilles abeilles s’envolent, on y ajoute la reine. Mieux vaut occuper les abeilles dans la chambre de fécondation avec des rayons de miel avec leur couvain non-couvert. Une fois que la chambre de production de miel contiendra le couvain d’une jeune reine, on met la famille en ordre. D’ailleurs, il est possible aussi de simplifier un peu ce procédé. On met également un peu de couvain dans la chambre de production de miel et on ouvre l’ouverture de la chambre de production de miel. On sépare le couvain de la chambre de production de miel à l’aide de quelques feuilles de papier. Le soir, on ajoute la reine, on ferme l’ouverture de la chambre de production de miel et les deux parties de la famille s’unissent peu à peu. Il faut s’assurer seulement qu’il y ait toujours assez de nourriture liquide dans la chambre de fécondation et dans la chambre de production de miel.
• On ajoute les reines dans les boîtes de fécondation et quand il y a quelques rayons de miel du couvain, on insère le couvain dans la ruche économique sans reine. Dans le cas de la ruche-AŽ, on met à la fin la petite famille dans la chambre de fécondation ou dans la chambre de production de miel en séparant les deux chambres à l’aide d’un papier journal. Dans le cas de ruches en blocs, on insère la boîte de fécondation dans un nouveau bloc en haut, en le séparant à l’aide d’un papier journal. Les deux parties se réunissent peu à peu, de sorte qu’après quelques jours, on puisse aménager la ruche. Il est possible aussi de faire hiverner les boîtes de fécondation et de changer les reines tôt le printemps suivant.

La vérification de l’accueil de la reine

Il est recommandé de souvent vérifier l’accueil des reines après trois jours. Il faut être conscient que c’est bien l’examen précoce qui provoque le dépérissement de maintes jeunes reines. Il se peut qu’on dérange la jeune reine étant encore nerveuse, que les larves n’écloront pas encore des śufs, et que la reine ne commence pas toute de suite à faire du couvain. Et on restera debout, tout surpris
devant la ruche ouverte, dépourvue de couvain, en se demandant qu’est-ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi il vaut mieux attendre plus d’une semaine pour qu’il y ait déjà un peu de couvain couvert lors de notre examen et que la reine soit plus calme. Pourtant, s’il n’y a pas de couvain, on saura précisément comment il faut agir.


Janez Gregori

l’abeille carniolienne .:. L’ajout des reines .:. Kmetijski inštitut Slovenije .:. Čebelarska zveza Slovenije